Ma connaissance de la vie des descendants, nés hors mariage, de mon ancêtre Marie-Anne Lorentz s17, n'est retracée essentiellement que par des actes de l'État civil ou d'autres documents. Mon récit est donc forcément imparfait et ne rend peut-être pas justice à ce qu'ils étaient réellement durant leur vie.



Louis-Philippe se marie le 23 novembre 1889 à Eckbolsheim avec Madeleine Steiner, née le 11 décembre 1866 à Lembach. Elle est la fille de Jean et Madeleine Hofmann. Quatre enfants sont nés du mariage.

  1. Marie, née le 4 décembre 1890 à Merkwiller-Pechelbronn. Elle a 20 ans quand elle accouche, le 7 décembre 1910 à Eckbolsheim, de Karl (Charles) né de père inconnu. Le 10 février 1911 à Eckbolsheim, Marie épouse Karl Stettner né le 18 décembre 1887 à Willsbach, Bade-Wurtemberg. Par ce mariage, Karl Stettner a reconnu et légitimé Karl. Le mariage religieux a été célébré à Willsbach le 11 février 1911. Karl Stettner (fils) décède le 27 mars 1968 à Weinsberg, dans le Bade-Wuthemberg, à l'âge de 57 ans.
  2. Joséphine née le 27 août 1893 à Eckbolsheim. Le 17 novembre 1912 naissance d'un autre petit Karl (Charles), également de père inconnu. Le 26 janvier 1936 il épouse à Strasbourg Marie Wissenmeyer
  3. Emile voit le jour le 28 mai 1896 à Eckbolsheim. Le 7 décembre 1923 il épouse Marie Mattern née Lutz.
  4. Enfin Emilie, née le 7 octobre 1898 toujours à Eckbolsheim. Ouvrière de fabrique, elle décède le 24 octobre 1918 à l'âge de 20 ans.

Madeleine Steiner décède le 24 février 1921 à Eckbolsheim, à l'âge de 54 ans. Louis-Philippe se remarie avec Marie Eugénie Keusch, née Schoenfelder, le 17 juillet 1923. Le 2 février 1936, âgé de 70 ans, il est admis à l'asile départemental de Vieillards et Incurables de Bischwiller. Déjà, la Seconde Guerre mondiale approche à grands pas. De juin à octobre 1940, l'asile est évacué dans le Sud-Ouest de la France, dont une partie à Aiguillon dans le Lot-et-Garonne.


Histoire d'une évacuation ratée

qui mérite d'être contée : En mars 1940, M. Bornert directeur de l'hospice, est chargé de visiter le château des ducs d'Aiguillon, prévu pour l'accueil des réfugiés. Son rapport est accablant. Le château est totalement délabré et ne permet pas d'accueillir dignement des malades impotents, des vieillards... Malheureusement, un message mal interprété dans un ministère donna l'aval pour envoyé les malades à Aiguillon.

Quelques semaines après la viste du directeur de l'hospice, le 7 juin 1940, à 2 heures du matin, un train chargé de 700 personnes (impotents, vieillards, infirmes…) part de Bischwiller en direction d'Aiguillon. Le train met trois jours pour y arriver.


À ces misérables, épuisés par le voyage, on ne peut qu'offrir à 150 d'entre eux le 4e étage du château. Pas de sanitaires, pas d'eau, pas un minimum de confort dans le château en ruine. Les autres se partagèrent entre le château de Buzet, délabré lui aussi, une école et la colonie de vacances de Poville près de Tonneins.

Le manque d'hygiène, la dysenterie, la malnutrition (on leur faisait, pour toute nourriture, d'énormes soupes dans des lessiveuses) causèrent la mort de 116 de ces pauvres réfugiés, rien qu'en 1940.

Les anciens Aiguillonnais se souvenaient encore de ces lamentables hères affamés, sales, errant dans les rues de la cité, fouillant dans les poubelles. Face à l'hécatombe et en raison de leur dénuement, les morts furent ensevelis dans des fosses communes dont on n'a pas trouvé de trace.

Source de l'article : Le journal SUD OUEST du 27/10/2020

Louis-Philippe est décédé le 4 juillet 1940 à Aiguillon à l'âge de 74 ans.

Cette misérable fin de vie a aussi été partagée par Louise Lacroix, mon sosa n°23. Evacuée de l'hospice de Bischwiller vers Aiguillon, elle y est décédée le 13 août 1940, elle avait 73 ans.





Comme de nombreux jeunes Alsaciens-Lorrains, Charles refuse de servir dans l'armée allemande. Il a 21 ans quand, le 4 janvier 1889, il s'engage pour 5 ans dans la Légion étrangère à Melun. Charpentier de profession, il est affecté à la sous-intendance du 1er régiment étranger. Le jour de son engagement, il habite Quai Saint-Ambroise à Melun.


Fiche matricule de Heitz (Lorentz) Charles.

Durant son engagement, Charles est naturalisé Français par un décret du 27 juillet 1892. Il est réformé n°2 quelques semaines plus tard, le 7 septembre de cette même année pour une invalidité résultant d'une blessure à sa jambe droite, mais sans rapport avec le service. Il est versé dans le service auxiliaire par le conseil de révision puis libéré du service le 30 novembre 1918.

-Source fiche matricule

Charles a 25 ans, quand il se marie le 22 avril 1893 à Melun, avec sa cousine Angéline Albertine Lorentz, 24 ans, née à Melun. Elle est la fille du frère de Marie Anne Lorentz s17 Jacques Lorentz. Angéline Albertine décède le 8 février 1949 à Melun à l'âge de 79 ans.
Quatre ans plus tard, le 29 décembre 1952, il a 84 ans quand il se remarie à Argentan dans l'Orne, avec Delphine Eugénie Valentine Voyer, âgée de 75 ans. Charles décède à Argentan le 4 septembre 1957, il a 89 ans.