Ou les démêlés judiciaires de Guillaume Muhlmeyer alias Willy.
Pour le moment, je ne sais pas de quelle branche il est issu. Il serait né en 1912 en Allemagne dans le Bade-Wurtemberg, à Oberkirchen exactement, une ville de 20 000 habitants, (données 2019). Mais Willy est de nationalité française. Guillaume de son vrai prénom, Willy étant le diminutif de Wilhelm, Guillaume en allemand. En novembre 1932, il habite au numéro 55 de la route Principale à Schiltigheim.
Il a 20 ans quand il fait parler de lui pour la première fois, mais c'est pour la bonne cause. Il n'en sera pas toujours ainsi dans la suite de ce récit.
Willy a 20 ans en 1932, il est chauffeur de camion. Comme il était de coutume à cette époque, les journées se terminaient souvant au comptoir d'un bistrot, en l'occurence le restaurant à l'Arbre Vert de Schiltigheim. Ce 23 novembre vers 10 heures du soir, il gare sa voiture devant l'enseigne.
Au même moment, un client, cheminot de son état et originaire de Kurzenhausen, voulant rentrer chez lui, constate avec effroi la disparition de son vélo.
N'écoutant que leurs courages, Willy, le restaurateur et la victime du vol partent en voiture à la recherche du voleur. Après 500 mètres à peine, ils aperçoivent deux cyclistes suspects qu'ils arrêtèrent aussitôt, la victime ayant reconnu son vélo. Les deux voleurs furent priés de monter dans la voiture et conduit manu militari à la gendarmerie de Schiltigheim.
Là, ils avouèrent que vers 4 heures de l'après-midi, ils se sont enfuis du centre de rééducation de Hoerdt* et qu'après avoir volé deux vélos, ils voulaient se rendre à Paris. Mais grâce à l'action rapide de Willy Muhlmeyer, l'excursion tourna court et les deux énergumènes retournèrent à l'asile, où on leur fit passer l'envie de voyager.
Peu de temps après cet épisode, le vol de voitures dans l'aglomération Strasbourgeoise fait un bon spectaculaire. Deux inspecteurs de la police, nommés Lorentz et Kieffer, sont chargés d'enquêtés sur ces affaires de vol de voitures.
* Un dépôt de mendicité
Ouvert à Hoerdt dans le sud du village en 1861, le dépôt de mendicité était à l’origine destiné à accueillir une population marginale, mendiants, vagabonds, infirmes, prostitués, pauvres sans ressources, enfants abandonnés ou trouvés, etc. En 1877, le dépôt de mendicité est déclaré annexe de Stephansfeld, Centre Hospitalier de Brumath. Ce rattachement entraine un transfert de centaine de malades à Hoerdt (plus de 400 en 1887). Des nouveaux bâtiments se créent. Des règles strictes et rigoureuses s’y appliquent : travail (notamment agricole) et instruction religieuse obligatoires, peines disciplinaires, etc. Les sorties des détenus étaient rares et s’effectuaient après constatation de bonne conduite, d’assiduité au travail et de repentir. Dès 1912, la modernisation de la psychiatrie et l’évolution de la prise en charge dans le Bas-Rhin change l’usage de l’Etablissement. Le site de Hoerdt devient indépendant (médicalement et économiquement) et évolue en centre spécialisé en psychiatrie. Les conditions d’accueil s’améliorent, le dépôt de mendicité est fermé.Source : Communauté de communes de la Basse-Zorn. Le dépôt de mendicité
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