Willy aime les automobiles, surtout celles des autres.
Tout commence le 31 décembre 1932. À la suite des nombreux vols de voitures qui ont été perpétrés à Strasbourg ces derniers temps, deux inspecteurs de la Sûreté, Lorentz et Kieffer, ont été chargé d'enquêter.
Après plusieurs jours de recherches et de vérifications, ils ont réussi à identifier et à appréhender l'auteur des faits. Il s'agit de Willy Muhlmeyer, âgé de 20 ans sans domicile fixe. En l'espace de deux mois, il a nuitamment volé plusieurs voitures, avec lesquelles il s'est promené autour de la ville. Au lever du jour, il les abandonnait dans un faubourg, où elles ont été retrouvée à chaque fois. Mais Willy a encore d'autres méfaits à son actif.
Le 1er décembre 1932, la voiture de Mr Avril, qui habite rue Knobloch, est volée. Dans sa voiture se trouvait un appareil photographique fort cher. L'automobile est retrouvée la même nuit dans la rue de Phalsbourg, mais bien sur sans l'appareil photo.
Après enquête de nos deux inspecteurs, il s'est avéré que Willy Muhlmeyer a vendu l'appareil au prix de 50 frs. Il a été récupéré et rendu à son légitime propriétaire. Une autrefois, Willy, pour régler le prix d'une course en taxi, à voulu payer le chauffeur en lui proposant un revolver qu'il avait trouvé dans une voiture qu'il avait subtilisée.
Il s'est également approprié deux pardessus trouvés dans un autre véhicule volé. Dans l'après-midi du jeudi suivant, Willy comparait devant le tribunal qui le comdamne à 6 mois de prison ferme. Il est incarcéré de suite rue du Fil.
Décidément, Guillaume "Willy" Muhlmeyer, est un personnage sans gêne et sans scrupules. Nous sommes en octobre 1933, et Willy, maintenant journalier, est âgé de 21 ans. À peine sortie de détention il y a quelques semaines, où il venait de purger une peine de 6 mois, il récidive à la première occasion qui se présente.
Ainsi place du Corbeau, il rencontre la belle Emilie G. et lui propose de passer une agréable soirée en sa compagnie. Sous les lumières artificielles de la nuit urbaine, ils profitent des loisirs nocturnes dans divers établissements Strasbourgeois.
Puis Willy propose à sa compagne d'une nuit, un petit tour en taxi jusqu'à Schiltigheim pour un dernier verre. Mais déjà la nuit décline quand vient l'heure de se séparer.
De retour chez elle, Emilie G. constate que son cavalier lui a subtilisé les 95 francs que contenait son sac à main.
Au commissariat où elle porte plainte, elle apprend que Willy n'ayant pas payé le taxi, est déjà poursuivit pour grivèlerie. Il réintégra donc la rue du Fil pour passé l'hiver au chaud.
Février 1936. Malgré plusieurs condamnations à son actif, Willy, maintenant apprenti boulanger, n'a pu résister à son penchant naturel. Une nouvelle fois, il a dérobé une voiture qui stationnait devant un restaurant à Strasbourg. Dans sa fuite, il croise un policier qui lui ordonne de s'arrêter. Au lieu de cela, il accélère et poursuit sa route. Il est néanmoins stoppé quelques rues plus loin.
Il avoue de suite le vol, mais prétend qu'il a agi sous l'emprise de l'alcool. Bien qu'une relégation* (déportation au bagne) lui pend au nez, il a été condamné, une fois de plus, à 3 mois de prison.
* La relégation
La relégation des récidivistes, entraîne l'internement à perpétuité, sans espoir de retour, de criminels et de délinquants récidivistes, hommes ou femmes, sur le sol d'une colonie. Près de 22 000 relégués vont ainsi connaître la route du bagne de 1887 à 1953; 3 800 en direction de la Nouvelle-Calédonie et près de 17 200 en direction de la Guyane. Les relégués sont essentiellement des délinquants condamnés pour des délits de vol simple et de vagabondage commis en récidive.Source : HAL Sciences de l'Homme et de la Société
Des listes de condamnés aux bagnes, classés par ordre alphabétique sur le site de docplayer : A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M-N-O-P-Q-R-S-T-[U-V]-W-X-Y-Z
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